Les paramètres déterminants de la biodiversité - Dans le temps Les saisons | La succession | Les périodes glaciaires | L'évolution
À première vue, la diversité semble beaucoup plus forte en été qu'en hiver. En ce qui concerne le nombre des espèces présentes, pourtant, l'écart entre les deux saisons n'est pas vraiment significatif. Les plantes qui meurent l'hiver laissent derrière elles des graines qui attendent le printemps pour germer. Les insectes pondent des œufs qui patienteront aussi jusqu'au printemps pour éclore. De nombreux mammifères hibernent. Certes, plusieurs espèces d'oiseaux migrent vers les régions plus chaudes l'hiver, de même que certains mammifères et insectes. Sinon, la plupart des espèces restent sur place, même si elles ne sont pas visibles à l'œil nu. La principale différence entre l'hiver et l'été réside en fait dans le nombre des individus et dans la masse totale de la matière biologique.
Le phénomène de la succession tend à intensifier la diversité au fil du temps. (Voir la section sur la théorie.) La diversité continue de croître à mesure que la succession progresse et ne se stabilise que lorsque le processus successif atteint son stade final (ou stade d'équilibre). Certaines perturbations, par exemple les incendies et les tempêtes de verglas majeures, peuvent toutefois ramener la zone touchée à un stade de succession antérieur et par conséquent, appauvrir sa diversité. Dans ce cas, la zone reprend son processus de succession jusqu'à atteindre son équilibre final. Les territoires soumis à de faibles perturbations présentent une diversité totale plus grande que ceux qui sont entièrement stabilisés à leur stade final car leurs différentes zones se trouvent à des étapes d'évolution diverses et regroupent donc plus d'espèces que le seul stade climacique (stade final). Ce phénomène de la disparité des stades de succession produit en fait les mêmes conséquences que la diversité des habitats (voir ci-dessus), en ceci que chacune des phases de la succession peut être considérée comme définissant un habitat distinct.
La Terre a connu de nombreuses périodes glaciaires, la dernière ayant culminé il y a moins de 20 000 ans. Les glaciers couvraient alors la plus grande partie du Canada, ce qui a naturellement causé une régression importante de sa diversité. Les périodes glaciaires constituent des perturbations majeures dont les systèmes peuvent toutefois se relever, grâce au phénomène de la succession décrit ci-dessus. Cette « convalescence » est en général très lente car la période glaciaire cause des destructions massives et élimine tous les individus sains des alentours qui seraient susceptibles de recoloniser la région touchée. Au Canada, par exemple, les amphibiens n'ont toujours pas reconquis tous les territoires qu'ils occupaient avant la dernière glaciation.
La diversité tend à s'intensifier depuis les débuts de la vie sur Terre, mais cet enrichissement ne s'est pas fait sans heurts. Plusieurs extinctions massives ont ébranlé la planète. La plus connue est sans conteste celle qui a emporté les dinosaures à la fin du Crétacé, il y a 65 millions d'années, mais elle est loin d'être la seule. Il n'est pas rare que de nouvelles espèces naissent. Par contre, l'émergence de groupes dans les catégories supérieures de la classification est moins fréquente. Ainsi, aucune classe nouvelle n'est apparue depuis 65 millions d'années (par exemple, les mammifères et les étoiles de mer forment des classes) et aucun nouveau phylum ou embranchement n'a vu le jour depuis 225 millions d'années (par exemple, les plantes à fleurs constituent un phylum et les mollusques, un embranchement).
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