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Les espèces du Canada

Nombre total des espèces | Nombre des espèces vivant au Canada | Les espèces envahissantes | Diversité… de la biodiversité | Quelques remarques sur les cartes de répartition des espèces

Nombre total des espèces

On dénombre actuellement entre 1,5 et 1,8 millions d'espèces nommées dans le monde, dont la moitié environ sont des insectes. Parmi les insectes, le groupe le plus nombreux est l'ordre des coléoptères (hannetons, coccinelles, scarabées, etc.), avec 300 000 espèces. À titre de comparaison, il n'existe que 4 500 espèces de mammifères. L'illustration de droite indique le nombre des espèces pour les divers groupes.

Ces chiffres désignent uniquement les espèces connues et nommées et nul ne sait exactement combien il en reste à découvrir. Les estimations du nombre total des espèces qui peuplent la planète oscillent entre trois millions et 100 millions, les plus généralement admises se situant entre cinq et 20 millions. La disparité de ces approximations prouve à quel point nous connaissons encore mal la biodiversité de la Terre. Certains groupes, toutefois, sont mieux connus que d'autres et ont fait l'objet d'une identification plus complète. Ainsi, il est rare que l'on découvre de nouvelles espèces de mammifères. En ce qui concerne les insectes, par contre, un nombre apparemment infini de nouvelles espèces surgit où que nos pas nous portent. Il serait par ailleurs presque impossible d'identifier toutes les espèces de bactéries dans un kilogramme de terre prélevé dans une forêt moyenne de la zone tempérée. La plupart nous seraient en outre complètement inconnues.

Malgré la multiplicité des espèces qui vivent actuellement sur la planète, la plupart de celles qui l'ont peuplée au fil du temps ont aujourd'hui disparu. On ne connaît pas avec exactitude le nombre des espèces qui ont existé depuis les débuts de la vie sur Terre, il y a 3,8 milliards d'années. Tout ce que l'on sait, c'est que leur nombre actuel n'en représente qu'une infime fraction.

 

Nombre des espèces vivant au Canada

On estime à 140 000 le nombre des espèces qui vivent au Canada, mais la moitié seulement auraient été identifiées à ce jour. On trouvera dans Mosquin et al., 1995, une liste de groupes comptant parmi les plus importants. Nous en étudierons quelques-uns ici. La plupart des grands organismes (mammifères, oiseaux, arbres) ayant déjà fait l'objet d'une identification presque exhaustive, ce sont les créatures les plus petites qui forment l'essentiel des espèces non encore identifiées. Les insectes représentent plus d'un cinquième de toutes les espèces du Canada. Quant aux groupes les moins bien connus, par exemple les nématodes, les estimations avancées se résument en général à de simples conjectures.

 
Groupe
Nombre d'espèces connues
Nombre d'espèces inconnu à date (estimation)
Les champignons (ou fongus)
11 800
3 800
Les plantes à fleurs
3800
75
Les plantes conifères
34
0
Autres plantes
1100
60
Les éponges
490
480
Les mollusques
1500
135
Les arachnides
3275
7 730
Les crustacés
3139
1 400
Les insectes
18 530
11 800
Les poissons
1100
513
Les amphibiens
42
2
Les reptiles
42
0
Les oiseaux
426
0
Les mammifères
194
0

Les espèces envahissantes

Toutes les régions du monde accueillent régulièrement des espèces exotiques (allogènes). Le Canada ne fait pas exception à la règle. Souvent, les spécimens introduits disparaissent rapidement et n'exercent donc aucun impact durable sur le système d'accueil. Dans certains cas, cependant, ils prolifèrent d'une manière anarchique et nuisent aux écosystèmes dans lesquels ils s'implantent. Il arrive même qu'ils finissent par les dominer et par causer l'extinction des espèces indigènes. Plusieurs de ces espèces allogènes implantées au Canada sont bien connues du grand public : le champignon qui cause la maladie hollandaise de l'orme, la salicaire pourpre, la moule zébrée, la lamproie marine, l'étourneau. Le Canada compte un nombre impressionnant d'espèces végétales exotiques. On estime en effet que, parmi les 5 000 espèces de plantes qui vivent sur son territoire, 800 auraient été introduites et se seraient suffisamment bien adaptées pour pousser à l'état sauvage!

L'introduction d'espèces allogènes est soit accidentelle, soit intentionnelle. En ce qui concerne les introductions accidentelles, les espèces marines arrivent souvent par les cargos (soit sur leurs coques, soit dans leurs eaux de cale) ou à la faveur des constructions de canaux, lesquels éliminent les obstacles qui entravaient autrefois leur avance. Ces deux modes d'introduction accidentelle sont aquatiques. Les modes d'introduction terrestre sont plus rares au Canada. Dans ce cas, les espèces arrivent en général dans des marchandises importées.

Les introductions intentionnelles répondent souvent à des visées alimentaires ou décoratives. Au Canada, les plantes et les poissons pour la pêche sportive sont en fait souvent allogènes. Ainsi, la plupart des arbres qui ornent les rues des villes et un nombre étonnant d'espèces agricoles que l'on croit souvent indigènes (par exemple, les pommes et les pommes de terre) proviennent en fait de l'étranger. Des poissons de pêche sportive ont été introduits dans la plupart des régions du pays et continuent de l'être annuellement dans de nombreux lacs afin de maintenir les populations indispensables à la pratique de ce sport.

Les Grands Lacs hébergent bon nombre des espèces exotiques introduites au Canada. Les navires ainsi que leurs cargaisons apportent fréquemment de nouvelles espèces. Quant aux quais et aux canaux bâtis pour ouvrir aux bateaux la voie des Grands Lacs, ils permettent aussi aux nouvelles espèces de passer outre les chutes, les rapides et les terres qui bloquaient jusque-là leur progression.

 

Diversité… de la biodiversité

Fleurs, papillons, oiseaux et autres organismes gracieux et charmants sont souvent mis à contribution pour symboliser la biodiversité. Les grands mammifères, tels que le lynx et le panda, suscitent également intérêt et sympathie, à tel point qu'on les désigne parfois sous le terme de « macrofaune charismatique ». D'autres espèces, telles les limaces, les champignons microscopiques et les vers, sont moins séduisantes et font rarement les manchettes. Elles jouent pourtant un rôle crucial dans le fonctionnement des écosystèmes. La grande majorité des espèces, en fait, appartiennent à ces groupes moins attrayants. Le Canada compte plus d'espèces de vers de terre (Oligochaeta) que de mammifères, et plus d'espèces de palourdes et de moules que d'oiseaux.

 

Quelques remarques sur les cartes de répartition des espèces

Un groupe est d'autant mieux connu (notamment au niveau de sa répartition) qu'il est plus nombreux, que les humains l'apprécient plus, ou qu'il est plus important du point de vue économique. Le Canada est un pays si vaste, et l'homme y est dans l'ensemble si peu présent, qu'il est pratiquement impossible d'y réaliser des études intensives portant sur tout le territoire. (Pour en savoir plus sur les études biologiques, voir la section sur les paramètres et les configurations de la biodiversité.)

Idéalement, les cartes de répartition devraient se présenter sous la forme de grilles régulières indiquant clairement dans chacune de leurs zones l'abondance de chacune des espèces présentes. Malheureusement, aucune des cartes figurant dans cette section ne répond à cette définition. Il existe d'ailleurs très peu de ces cartes « idéales » dans le monde et celles que nous possédons décrivent des régions restreintes car l'établissement de documents de ce type pour des régions vastes exige la mise en œuvre de ressources considérables.

Dans cette section, quand une carte de répartition possède de vastes zones pleines, cela ne signifie pas forcément que les espèces sont présentes en tous points de la zone. Le document indique plutôt les lieux où vivent probablement des représentants de l'espèce sous réserve que les conditions soient bonnes, ce qui correspond à la plus grande partie de la fourchette indiquée. La configuration exacte des zones reste déterminée dans toute la mesure du possible au moyen de relevés réels. Les espèces les mieux connues font généralement l'objet de cartes de ce type.

Les cartes de répartition par points sont formées de points dispersés, chacun d'eux représentant un endroit où la présence de l'espèce a été constatée. En général, les zones vierges correspondent simplement à des régions qui n'ont pas encore été explorées. Faute de relevés suffisants, ces documents sont assez peu représentatifs. Ils indiquent les endroits où l'on a constaté la présence des espèces considérées, mais ils n'établissent pas de distinction entre les zones qui n'ont pas été explorées et celles qui l'ont été, mais dans lesquelles les chercheurs n'ont pas trouvé de spécimens. Même si les espèces sont présentes ailleurs, les modalités de leur peuplement ne sont pas connues avec assez d'exactitude pour que l'on puisse inférer leur répartition exacte. Ces cartes ne montrent par conséquent que les résultats des relevés réels. À moins que des efforts intensifs n'aient été consentis pour obtenir des données plus précises, les espèces les moins prisées par l'être humain ou les plus difficiles à identifier font en général l'objet de cartes de répartition de ce type.

 
Species at risk Birds Mammals Amphibians and reptiles Fish Fungi Crustaceans Insects Molluscs Sponges Plants