Les configurations
types du Canada
Le
territoire et les espèces au Canada | Les plantes
| Les vertébrés | Les
invertébrés | Les espèces envahissantes |
Les espèces menacées
Le
territoire et les espèces au Canada
Le Canada héberge plus de 140
000 espèces, dont seulement 70 000 sont identifiées à l'heure actuelle.
La moitié de ces espèces sont terrestres, le quart dulçaquicoles (aquatiques
d'eau douce) et le dernier quart, marines. Considérant les parts relatives
de ces trois types d'environnements dans le territoire canadien (voir
illustration à droite) ,
le milieu marin compte relativement moins d'espèces que sa superficie
le laisserait prévoir, alors que le milieu dulçaquicole en compte plus.
Cette tendance, cependant, s'inverse aux échelons supérieurs de la classification.
En effet, les deux tiers des phyla (ou phylums, l'un des groupes les plus
élevés dans la classification) sont essentiellement ou exclusivement marins,
tandis qu'un tiers seulement sont principalement terrestres ou dulçaquicoles.
Un certain nombre de phyla comptent tellement de représentants sur terre
et en eau douce qu'il est difficile de les considérer comme appartenant
à l'un ou l'autre de ces deux environnements (raison pour laquelle ils
sont regroupés dans l'illustration de droite). Le nombre important des
phyla marins n'a pas de quoi surprendre, puisque la vie est apparue dans
les océans bien avant qu'elle n'émerge sur terre.
Dans chacun de ces trois grands
milieux écologiques, la proportion des espèces qui est représentée varie
considérablement d'un groupe à l'autre. Ainsi, bien qu'ils hébergent 25
% du total des espèces présentes au Canada, les systèmes dulçaquicoles
abritent 80 à 98 % des espèces d'algues, 32 % des espèces de bactéries,
mais seulement 15 % des plantes à fleurs indigènes et 7 % des champignons.
Du total des espèces présentes
au Canada, seulement 1 à 5 % sont endémiques (c'est-à-dire qu'on ne les
trouve qu'au Canada). Ce phénomène s'explique en grande partie par les
glaciations qui ravagent périodiquement le territoire. Les glaciers détruisent
les populations et les espèces ou les obligent à migrer vers le sud. Les
10 000 années qui se sont écoulées depuis la période glaciaire wisconsinienne
n'ont pas suffi pour qu'un nombre vraiment important d'espèces nouvelles
colonisent les régions touchées.
La biodiversité canadienne
se caractérise entre autres par le fait que l'environnement devient de
plus en plus hostile à mesure que l'on monte vers le nord. Cette tendance
exerce d'ailleurs une incidence déterminante sur les définitions et délimitations
des écozones du Canada. Nous proposons ci-dessous un récapitulatif des
répartitions pour les divers groupes d'organismes présents au Canada.
(Pour en savoir plus sur le territoire et sur les espèces qui y vivent,
voir la section sur les écozones et sur les espèces vivant au Canada.)
Les
plantes
D'une
manière générale, la diversité est plus riche dans le sud. Plus on se
dirige vers le nord, plus le nombre des espèces diminue. Au nord de la
limite forestière, les arbres n'atteignent plus leurs tailles maximales
et les essences présentes le sont sous forme naine.
D'ouest en est, les configurations
types sont largement fonction des précipitations. Du fait des montagnes,
les pluies sont si abondantes sur les côtes de la Colombie-Britannique
que des forêts pluviales tempérées s'y sont développées. Par ailleurs,
les espèces végétales des Rocheuses et des montagnes côtières diffèrent
selon le versant considéré. Les pentes exposées au sud sont beaucoup plus
ensoleillées que celles du nord et les pentes occidentales reçoivent beaucoup
plus de précipitations que les orientales. Si l'on se déplace un peu vers
l'est, les plaines situées au-delà des chaînes montagneuses sont trop
sèches pour la plupart des essences et se couvrent par conséquent des
prairies typiques de la région. Quant au sud de l'Ontario, ses sols fertiles,
ses précipitations élevées et son climat tempéré lui confèrent la diversité
végétale la plus forte du Canada.
Les
vertébrés
La
diversité des vertébrés (poissons, amphibiens, reptiles, oiseaux et mammifères)
décroît du sud au nord. Pour les poissons d'eau douce, par exemple, leur
diversité spécifique s'amenuise tellement que les Territoires du Nord-Ouest
et le Nunavut n'hébergent qu'un cinquième de ces espèces. C'est dans le
sud de l'Ontario que la diversité des amphibiens et des reptiles est la
plus forte, pour des raisons identiques à celles qui expliquent la grande
diversité des plantes dans cette région. Amphibiens et reptiles ne peuvent
pas survivre dans les froids extrêmes du Nord canadien et la plupart des
espèces n'ont pas encore reconquis les latitudes plus septentrionales
qu'elles occupaient avant la dernière glaciation. Des oiseaux sillonnent
le ciel de l'extrême Nord. Cependant, leur présence varie grandement d'une
saison à l'autre. Le Nord canadien s'emplit d'espèces aviaires au printemps
et en été, mais la plupart d'entre elles migrent vers le sud à l'approche
de l'hiver. Les mammifères peuplent les terres et l'eau presque jusqu'à
l'extrémité septentrionale du continent. Ils sont bien adaptés au relief
et au climat de l'Ouest, en particulier les régions montagneuses, raison
pour laquelle celles-ci présentent une diversité de mammifères supérieure
à celle des régions plus planes de l'Est.
Les
invertébrés
Les
invertébrés (les animaux dépourvus de colonne vertébrale) sont considérablement
plus nombreux et plus divers que les vertébrés. Leur répartition est pourtant
beaucoup moins bien connue, et ce, pour plusieurs raisons. Premièrement,
les invertébrés sont souvent de petite taille, ce qui rend leur repérage
ardu; deuxièmement, la multiplicité de leurs espèces et leur petitesse
rend leur identification difficile; enfin, ils ne suscitent pas autant
d'intérêt et d'enthousiasme que les plantes et les vertébrés, et sont
de ce fait moins étudiés.
Les invertébrés terrestres,
par exemple les insectes et les araignées, se raréfient du sud au nord.
Incapables de survivre dans le froid, ils sont même complètement absents
des régions les plus septentrionales. Les invertébrés aquatiques sont
également plus nombreux au sud. Toutefois, les eaux glacées de l'Arctique
hébergent des astéries (étoiles de mer), oursins et crustacés ayant développé
des méthodes efficaces d'adaptation aux basses températures.
Les
espèces envahissantes
Bien
plus que les tendances climatiques, ce sont les mouvements de population
et le commerce qui expliquent la répartition des espèces envahissantes.
En effet, la plupart des espèces allogènes établies au Canada y ont été
apportées accidentellement par des cargos et autres navires en provenance
du monde entier (par exemple, la moule zébrée et le champignon qui cause
la maladie hollandaise de l'orme) ou importées à titre de plantes à cultiver
(la plupart de nos cultures de base) ou d'espèces ornementales (entre
autres, la salicaire pourpre). C'est en général par la voie maritime du
Saint-Laurent que les espèces envahissantes entrent au Canada, pour se
disséminer ensuite sur le reste du territoire.
Les espèces aquatiques, par
exemple les poissons, sont souvent plus faciles à contrôler que les espèces
terrestres. Dans bon nombre de cas, du reste, leur propagation est endiguée.
Certaines espèces font cependant exception, par exemple la lamproie marine,
introduite accidentellement dans le secteur supérieur des Grands Lacs
lors de la construction du canal de Welland, et la moule zébrée (dreissena
polymorphe), qui s'est propagée dans tous les Grands Lacs et même au-delà.
On trouve aussi dans tout le pays diverses espèces de poissons de pêche
sportive qui ont été délibérément introduites sur le territoire.
Certaines espèces allogènes,
comme l'étourneau, colonisent toutes les régions où elles peuvent survivre.
Des plantes agricoles ont aussi été introduites dans tout le sud du territoire.
Dans les Prairies, elles ont même désormais supplanté la plupart des écosystèmes
naturels.
Les
espèces menacées
Comme
les espèces envahissantes, les espèces menacées d'extinction se concentrent
essentiellement dans les régions où la densité de population est la plus
forte et où l'activité humaine est la plus intense. Ainsi, les plaines
à peuplement forestier mixte hébergent bon nombre des espèces du Canada
et une grande partie de sa population humaine mais aussi, et ce n'est
pas étonnant, la plupart de ses espèces animales et végétales menacées.
Les villes occupent un territoire relativement restreint dans le pays
mais les agglomérations, les routes et la pollution qu'elles génèrent
sont des menaces bien réelles pour de nombreuses espèces. L'agriculture
occupe de vastes superficies et constitue la principale menace dans le
sud du pays. Un peu plus au nord, c'est la foresterie qui représente le
plus grand danger. Quant aux pêcheries, elles forment une menace potentielle
où qu'elles soient établies.

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